LA VOIX DU NORD – L. B. | 11/05/2018
Le négoce de stupéfiants de S. S. était visiblement très connu. De la femme de ménage de son immeuble à la police, prévenue par courrier, puis par téléphone, par une balance visiblement très zélée, (presque) tout le monde savait.
Le 30 mars dernier, elle avait consacré l’essentiel de ses efforts à sangloter dans le box. Elle comparaîtra finalement libre six semaines plus tard. Cela n’empêchera pas Aurore B. de recommencer à pleurer à chaudes larmes.
Fin mars, elle était interpellée dans son appartement de Saint-André. Dans le logement, du cannabis, tout le matériel nécessaire à sa vente (balances, sachets…) et, surtout, plus de 63 000 € en cash.
« De l’argent préparé en pains, précise le président Marc Trevidic. Des blocs de billets sont scotchés entre eux. »
En mai 2017, déjà, la police avait reçu une lettre anonyme d’un mystérieux « Voisinage à bout de nerfs ». Le courrier dénonçait un trafic de stupéfiants à partir d’un appartement de la rue Chanzy, à Saint-André-lez-Lille.
Quelque temps plus tard, les locataires suspects déménagent. Un délateur se manifeste de nouveau pour annoncer une reprise du business rue Pasteur. Une activité un peu envahissante. Avec odeur entêtante de cannabis dans les parties communes, à tel point que même la femme de ménage de l’immeuble serait directement venue se plaindre chez S.S., occupant des lieux avec femme et enfants et chef d’orchestre du deal annoncé, défendu par Julien Delarue. La police finira par alpaguer un client bien achalandé en herbe. Pour mieux, profitant de ce contexte de flagrant délit, s’inviter chez les S.
Retour sur Aurore B. et ses très dynamiques glandes lacrymales. « Je n’ai pas profité du business de mon mari », hoquette cette jeune maman de 25 ans.
« On a trouvé chez vous de nombreuses factures réglées en liquide, lui rappelle le président. Il y a de l’électroménager etc. Ça, c’est le bon côté du trafic. Et puis, on se fait attraper. »
Autre question : qui a donc déposé deux cantines militaires chez F. H., à la Madeleine ? On y trouvera près de huit kilos de cannabis.
« Mon client est soupçonné d’avoir repris le trafic de Sene et de sa femme, rejette Jéromine Armand, son avocate. C’est faux. Il n’a fait que stocker. »
Défendu par Loredana Puisor, S.M. est, lui, soupçonné d’avoir ouvert une succursale de cette boutique à shit et à ecstasy à Ostricourt.
Sanction : trois ans de prison pour S.S., dont un avec sursis et mise à l’épreuve et un sursis de trois mois révoqués ; un an pour S.M. avec révocation de deux mois.
Tous deux resteront en prison.
Reconnu coupable d’avoir uniquement détenu de la drogue, H. L. écope de huit mois, dont quatre avec sursis et mise à l’épreuve, sans mandat de dépôt.
Pour Aurore B., ça sera neuf mois avec sursis.