LA VOIX DU NORD – Frédérick Lecluyse Et Arnaud Dufresne | 12/09/2017
Cette affaire de cambriolage témoigne à nouveau du retentissement pour les victimes. Quand elle rentre de sa garde à l’hôpital le 17 juillet, Émilie, nommons-la ainsi, interne en médecine, découvre que son appartement a été visité.
Ce matin-là, en rentrant chez elle rue d’Artois, Émilie découvre que sa porte d’entrée a été fracturée et plusieurs objets ont disparu : ordinateur, GPS, appareil photo, disque dur, téléphone mobile, dictaphone, et deux bouteilles de champagne, notamment. Les services de l’identité judiciaire font le job et relèvent des empreintes, notamment sur une boîte à bijoux.
Ces indices permettent de retrouver un nom. Ou plus exactement plusieurs. D. B., 46 ans, qui se dit d’origine marocaine est en effet connu sous de multiples alias.
Il est finalement interpellé dimanche dernier en fin de soirée, et confié à la Cellule anti-cambriolages de la Sûreté de Lille. « C’est parce que j’ai pas de papier », explique ce mardi en comparution immédiate, l’intéressé, qui reconnaît les faits. « Comme je suis en séjour irrégulier, je ne peux pas travailler, donc je vole. » Effectivement.
L’homme est connu des services de polices pour agir comme dans les séries policières. C’est avec un morceau de plastique identique à une carte de crédit qu’il fracture les portes d’entrées des habitations qu’il cambriole.
Pour la victime, l’affaire n’est pas neutre. « Tous ses cours étaient sur son ordinateur, c’est une lourde perte », insiste son avocate, Me Jéromine Armand. « Elle est vraiment dans la difficulté. »
La procureure enfonce le clou. « Ces faits confirment que les cambriolages sont réellement un viol de l’intimité. » Emmanuelle Laudic-Baron requiert dix mois avec un aller simple pour la prison de Sequedin.
Me Charles-André Lefebvre tente le maximum pour son client.
Mais à l’impossible, nul n’est tenu.
Jugement : dix mois et mandat de dépôt.